Les voyants sont actuellement au rouge pour la majorité des produits d’investissement, que ce soit sur le marché financier, immobilier ou sur celui des autres placements dits atypiques. Les SCPI étant devenus des véhicules d’investissement très prisés ces dernières années, la question se pose : faut-il cesser d’investir jusqu’à ce que la période de crise liée au Covid-19 soit passée ?
Si les marchés boursiers s’effondrent et font penser au pire en ce qui concerne les SCPI, il faut noter que ces dernières connaissent une faible volatilité par rapport aux produits boursiers, en particulier les actions. Si l’on compare l’évolution CAC 40 et les performances des SCPI par exemple, ces dernières sont plus ou moins stables sur les 15 dernières années (avec un rendement annuel oscillant entre 4% et 7% en moyenne sauf en 2008 où ce rendement a chuté). Quant aux performances annuelles de l’indice du CAC, elles sont extrêmement volatiles, avec des taux négatifs (en 2000 jusqu’en 2020, puis en 2008, en 2010 et en 2011, et également en 2018).
Rappelons que les SCPI sont de l’immobilier et que la pierre a fait ses preuves : elle résiste mieux aux fluctuations et aux crises économiques que les actifs financiers. Qu’il y ait donc une baisse significative ou une forte hausse sur les marchés des actions, les SCPI dans l’ensemble n’y sont pas gravement affectées.
Celles-ci sont donc peu impactées par la variation des marchés, bien que faisant face à un avenir plus ou moins incertain en raison de l’absence de versement des loyers par les locataires. Toutes les SCPI ne subissent pas ces lourdes conséquences néanmoins : elles se différencient selon la typologie des immeubles qui les composent, et par conséquent de la vulnérabilité ou non de leurs locataires pendant cette période où l’ensemble du circuit économique est grippé.
Ce qui intéresse les investisseurs chez les SCPI, c’est leur rendement, ainsi que la qualité de leurs dividendes. Pour rappel, ces actifs sont souscrits dans le but de générer des compléments de revenus ou afin de préparer sa retraite sans avoir à se préoccuper des contraintes de la gestion, ce qui en fait leur succès. De même, le ticket d’entrée est nettement plus abordable que celui de l’immobilier physique. Les SCPI se démocratisent par conséquent, et nombreux sont ceux qui projettent d’y souscrire pour l’année 2020.
Si l’on se réfère aux performances des SCPI sur les années passées, l’on pourra avancer que les SCPI sont résistantes face aux aléas économiques et aux cycles immobiliers, dans leur ensemble. Or, « les performances passées ne présagent pas de l’avenir » : il est donc prudent de savoir analyser la solidité de chaque SCPI suivant différents paramètres.
- Tout d’abord, le report à nouveau (RAN) qui est peu consulté par les investisseurs certes, alors qu’il revêt tout son sens lorsque les versements des loyers sont compromis. En effet, le RAN est constitué sur la base d’une partie des revenus locatifs non distribués aux associés porteurs de parts. Il s’agit donc d’une poche de sécurité destinée à faire face aux tensions économiques comme c’est aujourd’hui le cas avec le Covid-19.
- La typologie des SCPI : celles qui disposent d’un patrimoine diversifié sont les mieux sécurisées en temps de crise. Les conseillers en gestion de patrimoine recommandent d’ailleurs cette efficace stratégie de diversification afin que les risques soient dilués. Ainsi, si des secteurs d’activité sont fortement touchés, ce qui se répercute dans la capacité des locataires à s’acquitter des loyers, d’autres s’en sortent indemnes, et les locataires continuent ainsi à être solvables. Ce qui fait qu’une SCPI diversifiée demeure toujours attractive. Une éventuelle baisse des dividendes pourrait cependant être décidée par les actionnaires.